Vous êtes ici : archives > document d'archive
Communiqué de l’AEOF
- Pâques 2010 -
Frères et enfants bien-aimés en le Seigneur,
Christ est ressuscité !
Dans la joie et la lumière, voici à nouveau que le jour
saint de Pâques s’est levé. Ce jour répand joie,
consolation et allégresse sur tous les fidèles,
malgré la pesanteur de l’atmosphère qui accable le monde
en raison de la crise multiforme et de toutes ses
conséquences douloureuses sur vie quotidienne de
l’humanité et qui nous sont connues.
Le Christ est ressuscité du tombeau, Lui le Dieu-homme,
et avec Lui, l’homme est ressuscité. La domination
tyrannique de la mort appartient au passé. La désespérance
de la prison de l’enfer s’en est allée sans retour. Le seul
Puissant, le seul Dispensateur de la vie, après avoir, de sa
propre volonté, assumé, par son Incarnation, le malheur
de notre nature dans son intégralité, ainsi que la clé de
ce malheur, à savoir la mort, a désormais « mis à mort
l’enfer sous l’éclair de la Divinité » et fait don à l’homme
de la vie et d’une « abondance » de vie.
Cette surabondance de vie dont le Ressuscité nous a fait
part, le diable, en accord toujours avec son nom « le
calomniateur » ne cesse de le calomnier et de pervertir,
fût-il désormais privé de force, totalement impuissant et
complètement ridicule. Il la calomnie au moyen de l’«
injure» qui règne encore de par le monde, de cette injure
qui outrage Dieu, autant que notre prochain ainsi que la
création dans son ensemble. Il la calomnie au moyen «
de scories anciennes » que subsistent encore en nous,
celle de la tendance au péché. Le calomniateur en use
toujours afin de nous prendre au piège, qu’il s’agisse du
péché en actes ou de l’erreur pour ce qui est de la foi. L’«
injure » naît de cette « scorie »-là. Toutes deux
constituent ensemble le couple hideux des responsables
du trouble de nos relations avec nous-mêmes, de nos
relations les uns avec les autres, de notre relation à Dieu
et à la création dans son ensemble. A ce titre, il est d’une
nécessité absolue de nous purifier de ces scories avec la
plus grande attention et avec tout le soin requis, afin que
la lumière vivifiante du Christ Ressuscité resplendisse
sans entrave dans notre esprit, dans notre âme, dans notre
corps, afin qu’elle éloigne les ténèbres de l’injure et que
l’« abondance » de la vie se répande sur le monde entier.
Un tel résultat ne peut être obtenu ni par la philosophie,
ni par la science, ni par l’art, ni par la technique, mais par
la foi seule en Jésus-Christ, le Dieu-homme qui a daigné
s’abaisser jusqu’à la Passion, la Croix, le Tombeau,
descendre dans les entrailles de l’enfer pour Ressusciter
des morts. Cette foi s’exprime par une vie remplie des
sacrements de l’Eglise et par une lutte spirituelle dans
l’effort et la persévérance. L’Eglise, en tant que Corps du
Christ, vit sans rupture et pour les siècles, le miracle de la
Résurrection. Par ses saints sacrements, par la Théologie
et son enseignement en actes, elle nous donne la possibilité
d’être partie prenante de ce Miracle, de prendre part à la
victoire sur la mort, de devenir les enfants de la
Résurrection, et, en vérité, de « communier à la nature
divine », ce qui s’est produit et se produit dans le cas de
tous les Saints. La mauvaise herbe, le bouquet d’épines des
passions, qui se nourrit des scories du « vieil homme »
demeurant en nous, doit, de toute nécessité, être
transfigurée en Christ, par le Christ et pour l’amour du
Christ, à la manière de toutes ses images vivantes qui
nous entourent, tel un bouquet de vertus, de sanctification
et de justice. C’est ainsi que le saint hymnographe chante
à ce propos : « Revêtus d’un habit de justice, plus blanc
que neige, goûtons l’allégresse de ce jour de Pâques. En
ce jour, le Christ, se levant des morts en soleil de justice,
nous a tous comblés de joie par le don de Son
incorruptibilité ». L’habit blanc de la justice nous a été
remis, en symbole, lors du saint Baptême. Aussi, sommesnous
appelés, par le repentir perpétuel, les larmes porteuses
de joie, la prière ininterrompue, la limitation de nos désirs,
la patience dans les épreuves douloureuses de notre vie,
à la mise en application de tous les commandements de
Dieu et, par-dessus tout, du commandement principal
de l’amour. Nous sommes appelés à purifier notre habit,
prenant ainsi part à l’abaissement du Dieu-homme jusqu’à
la croix, de sorte qu’advienne l’allégresse pascale, la lumière
joyeuse de la Résurrection, dans notre vie et dans le monde
qui nous entoure.
Nous écrivons ce message festif et vous exprimons
l’affection de notre Eglise Mère, du Phanar, laquelle se
situe en tout temps dans l’épreuve du Vendredi Saint
mais aussi dans l’expérience joyeuse et lumineuse de la
Résurrection. Nous souhaitons, de toute notre âme, que
le Prince de la vie, Ressuscité des morts, vous accorde
tous Ses dons et Sa bénédiction pascale.
Saintes Pâques 2010
+ Bartholoméos de Constantinople
Votre fervent intercesseur dans le Christ Ressuscité