Vous êtes ici : archives > document d'archive

Message de Pâques 2007 de Son Éminence l'Archevêque GABRIEL de Comane,
Exarque du Patriarche Œcuménique
au clergé et aux fidèles

« Le Christ est ressuscité, il a vaincu la mort et relevé ceux qui étaient morts, peuples réjouissez-vous »

Monseigneur Gabriel

Messeigneurs,
Mes révérends pères et frères dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs en Christ,

« Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine », écrit saint Paul dans la première épître aux Corinthiens. L’apôtre s’afflige de savoir que certains membres de cette communauté naissante, chère à son cœur, mettent en cause ce qui est le fondement de la grande espérance chrétienne : la résurrection du Seigneur. Elle est la pierre angulaire sur laquelle repose toute la prédication paulinienne, sur laquelle repose toute la foi de la Sainte Église.

Néanmoins, bien des hommes aujourd’hui butent sur cette réalité de la Résurrection. Il faut toutefois reconnaître qu’une forte majorité d’hommes admettent qu’il y a quelque chose après la mort, peut-être même une autre vie. Toutes les religions ont leur idée là-dessus, et même bien des agnostiques ont également leur idée là-dessus. Il est difficile de penser que tout le vécu de l’humanité va sombrer dans le néant. Peut-on d’ailleurs vivre avec une telle pensée mortifère ?

Il convient de remarquer que le saint apôtre Paul ne nous invite pas à croire en la résurrection comme une chose qui va de soi, mais il dit : « Si le Christ n’est pas ressuscité ». L’accent est mis sur la personne même du Christ. La résurrection n’est pas une idée abstraite, une croyance plus ou moins floue, une pensée réjouissante. Elle est d’abord une réalité authentique vécue par le Dieu incarné. Descendu au séjour des morts, il est remonté du tombeau au bout de trois jours.

Le Christ ressuscité a une manière particulière de se manifester aux témoins de cet événement : aux femmes venues au tombeau il dit : « Réjouissez-vous ! ». (Mt 28,9) ; à Marie de Magdala il dit : « Ne me touche pas », mais à Thomas : « Tends ta main et mets la dans mes plaies » ; à Pierre il répète à trois reprises : « M’aimes-tu ? » et à Paul il apparaît sur la route de Damas dans un éclat aveuglant. Essayons de nous demander comment le Christ ressuscité se manifeste dans la vie de chacun d’entre nous, comment il nous conduit « de la mort à la vie, de la terre jusqu’au ciel, chantant l’hymne de la victoire ». C’est au Christ ressuscité vainqueur de la mort que nous communions lorsque, dans la Divine Liturgie, il se donne en nourriture, et nous communique par là son énergie pour briser les verrous qui nous tiennent captifs à l’ombre de la mort. Nous ne connaîtrons sans doute pas l’éblouissement qui saisit saint Paul sur le chemin de Damas. Notre chemin de Damas à nous s’étirera tout au long de notre existence terrestre, mais au bout jaillira ce même éblouissement, éclatera cette joie sans fin, parce que le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !

Paris, 8 avril 2007.
Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, Paris
† Archevêque Gabriel de Comane
Exarque du Patriarche Œcuménique

 

mentions légales