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Dormition de la Mère de Dieu

Homélie de Père Antoine, 15 août 2015 en l'église saint Basile et saint Alexis - Dormition de la Mère de Dieu, Lc X,38-42,XI,27-28.

Le mot ‘dormition’ indique une mort paisible avant la résurrection de Marie. Et donc la fête d’aujourd’hui célèbre la mort et aussi la montée au ciel de Marie, Mère de Jésus-Christ. Elle est analogue en cela à l’Assomption de l’Eglise catholique, bien que le terme "dormition" insiste plus sur la mort effective de la Mère de Dieu et de sa résurrection corporelle.
Les icônes de la fête sont en accord également avec les récits anciens : on y voit le corps de Marie sur un lit entouré par les apôtres, les saints et les anges figurant l’Eglise du ciel et de la terre. Le Christ est debout et tient dans sa main une petite forme humaine, "l’âme toute lumineuse de sa mère". Parfois, dans la partie supérieure de l’icône, la présence de la Mère de Dieu dans une mandorle soutenue par deux anges signale sa montée corporelle. Si Marie a porté la vie, c’est du fait de sa maternité divine, de sa virginité et de sa parfaite sainteté. Dans sa conception par le Saint Esprit, le Christ met en contact le divin et le créé ; il apporte en sa personne la vie divine, la vie eschatologique. Par sa passion, sa mort et sa Résurrection, Jésus nous sauve et Marie est la première sauvée.
L’évangile proclamé à l’instant ne parle pas de la dormition. Nulle part dans les textes sacrés il est question de la dormition de la Mère de Dieu. Parce que nous nous basons sur des récits tardifs, qu’on appelle encore ‘apocryphes’ L'Église a choisi pour notre texte d’évangile 2 péricopes de Luc qui ont en commun l’écoute de la Parole de Dieu.
Le récit de l’accueil de Jésus à Béthanie chez Marthe et Marie, les sœurs de Lazare a été retenu non pas pour la coïncidence du nom de Marie, la sœur de Marthe, et du nom de Marie, la Mère de Jésus, mais pour mettre en évidence la place capitale de l’écoute. Le second passage choisi, l’a été parce qu'une femme ordinaire a adoré la Mère de Dieu bien qu'elle ne soit pas présente, quand elle a entendu Jésus, le Fils, enseigner. Elle l'a entendu parlant avec beaucoup de sagesse et elle a pensé au bonheur de la mère qui avait un tel fils empli de sagesse. La réponse de Jésus a cette femme était : « Heureux, assurément, ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent ! » Il faut voir ici une invitation pour nous à imiter Marie. Et également à méditer continuellement les Ecritures dans notre cœur.

Marie dans l'Évangile de ce jour, est donc présentée comme celle qui a obéi aux paroles de Dieu quand elle était au temple et s'est préparée à devenir la demeure ou le lieu saint du Verbe de Dieu qui allait s'incarner en elle pour le salut du monde. La Vierge Marie a obéi aux paroles de Dieu à tel point qu'elle les a intériorisées. Le Verbe demeura en elle grâce à son obéissance aux paroles des Saintes Écritures et ensuite par l'œuvre du saint Esprit.

Nous commémorons et nous nous rappelons à la fois sa Dormition comme pour n'importe quel être humain, parce que tous les hommes meurent dans Adam et ressusciteront dans Christ; et aussi la certitude qu'elle n'est pas restée dans la tombe, car trois jours après la mort, ceux qui ont visité sa tombe ont vu que la Mère de Dieu avait été élevée au ciel. Seuls ses vêtements de cérémonie d'enterrement sont restés dans le lieu saint.
Pourquoi cela ? Parce que le corps dans lequel le Verbe de Dieu a été incarné ne devait pas se décomposer mais être élevé au ciel par Dieu le Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur. C'est pourquoi en regardant l'icône de la Dormition de la Mère de Dieu nous la voyons entourée par les saints Apôtres, par des hommes et des femmes emplis de foi, aussi bien que par des anges montrant que les anges également adorent la Mère de Dieu qui est plus honorée que les chérubins et que les séraphins.
La Mère de Dieu est adorée parce qu'elle est la Mère du Sauveur du monde, mais aussi parce que son aide dans la vie a été ressentie et l'est encore. Elle est la protectrice des enfants et des parents, de la famille en général, des jeunes filles, des sœurs et moniales aussi bien que de tous les moines.

La Mère de Dieu est aussi le protectrice des pauvres, des malade, des affligés et elle est l'humble amour pour ceux que personne n'aime, pour les solitaires, les abandonnés et les oubliés. La Mère de Dieu offre son amour maternel, son amour charitable, son amour humble, son amour généreux; elle donne son aide rapide et ne demande rien en retour. Elle est la bonté accordée en accord avec l'ampleur de la grâce de Dieu qui demeure en elle. C'est pourquoi nous considérons qu'elle est la Joie des affligés.
Le beau mot de ‘dormition’ est excellent pour faire comprendre aux enfants ce qu’est la mort : un endormissement qui ne peut être définitif. Il y aura nécessairement un réveil. Je termine par cette courte prière de st Théodore Studite :
« Vous vous êtes endormie, oui, mais pour ne pas mourir ;
Vous êtes élevée au Ciel,
Mais n’arrêtez pas de protéger la race humaine »

 

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