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Chaque mois, Père Lambert écrit quelques mots pour aider les paroissiens de l'église orthodoxe de Nantes
à réfléchir et progresser sur leur chemin spirituel.
Autour de sept ans, l'enfant franchit un seuil important de sa vie (note 1Même le corps en témoigne par le changement des dents.) . Il
va maintenant " à la grande école " (même les sociétés
nordiques, plus réticentes à une scolarisation de bas âge,
scolarisent les enfants vers cet age). L'enfant quitte -aussi intérieurement-
le cercle intime qui le liait avec sa maman, sa famille. Il commence à
pouvoir réfléchir le monde. Et il y découvre le bien et le
mal, le beau et le laid, ce qui est juste et injuste, vrai et faux, honnête
et malhonnête.
Dans l'Eglise, c'est autour de cet age là (note 2Cela dépend de l'enfant, pour l'un c'est pendant la sixième année pour l'autre vers huit ans. Pour ceux qui ne suivent pas le développement ordinaire, c'est à voir personne par personne.) que
l'enfant est invité à venir se confesser pour la première
fois (note 3A partir de ce moment, il va aussi se préparer plus particulièrement à la Communion en faisant le jeûne (on peut l'introduire progressivement), il va faire les prières du matin et du soir lui-même et le prêtre va le nommer non plus comme " enfant de Dieu ", mais comme " serviteur de Dieu " ou " servante de Dieu ".). C'est alors un moment très important tant pour l'enfant qui va
découvrir le Sacrement de l'Amour que pour les parents qui confient maintenant
leur enfant à quelqu'un d'autre.
Pour nous, les parents, c'est le moment
d'oser les confier à d'autres en ne nous y mêlant pas. Et surtout
que nous n'utilisions pas la Confession pour nos buts éducatifs. La pire
des choses c'est quand le parent dit à l'enfant : " T'as fait des
bêtises. Dieu pleure. Tu vas voir ce que le prêtre en dise ".
Comme si le prêtre avait le rôle du père dans ces couples où
la maman n'a pas assez d'autorité auprès de ses enfants et a recours
à cette menace : " Attends que ton père revienne ! ".
Non, le prêtre n'est pas celui qui va gronder l'enfant parce que les parents
ne maîtrisent plus la situation. Ce qui plus est, Dieu n'est pas juge. Ni
éducateur. Il est Amour. Et c'est donc primordial, comme je l'ai lu quelque
part, " que l'enfant ne confonde jamais Dieu avec ses parents. C'est essentiel
que l'enfant ne confonde pas l'idée de déplaire à ses parents
avec l'idée de déplaire à Dieu. Déplaire à
Dieu, c'est ce qu'on appelle un péché, alors que cela peut être
une vertu que de déplaire à ses parents pour plaire à Dieu
qui est tout à fait différent des parents (note 4Françoise Dolto - Gérard Sévérin, entretiens 2, Gallimard 1996, p. 370.
Ce serait nécessaire d'écrire des pages sur ce sujet. En gros : ce sont nous, les parents qui éduquons nos enfants, avec tous nos défauts et déformations. Pour devenir homme libre, l'enfant à besoin de notre éducation mais également de la possibilité de rejeter certaines choses. La seule chose importante c'est l'amour, que les parents tentent de transmettre, mais qu'ils transmettent toujours que partiellement et même parfois, sans le vouloir, transmettent déformé, alors que Dieu est Amour, amour parfait qui rend heureux et… libre.).
L'enfant va alors
découvrir à se réfléchir dans la lumière douce
et rassurante de l'Amour. Il va pouvoir chercher son chemin, son propre chemin,
qui confondra de plus en plus avec le Chemin (le Christ) en confessant tout ce
qui lui fait tomber sur le chemin, tout ce qui lui incite de craindre, détester,
quitter le chemin, tout ce qui lui empêche de poursuivre honnêtement,
authentiquement, librement, joyeusement le chemin. Et il va pouvoir découvrir
que devant Dieu la peur n'a pas raison d'être. Il est aimé, même
avec ses ombres, qui d'ailleurs disparaissent plus qu'il se laisse aimer.
Et nous, les parents… c'est à nous d'avoir confiance en eux. Comme
dès avant la naissance il est fondamental d'aimer et ainsi d'introduire
dans la foi en l'Amour. Comme plus tard le plus important est de donner un exemple
de gestes de foi et une vie avec Dieu que l'enfant puisse imiter. Ainsi, maintenant,
il est essentiel que l'enfant ait des parents qui l'encouragent par des paroles,
des gestes et des prières.
Votre prêtre Lambert
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Notes :
1 = Même le corps en témoigne par le changement des dents.
2 = Cela dépend de l'enfant, pour l'un c'est pendant la sixième année pour l'autre vers huit ans. Pour ceux qui ne suivent pas le développement ordinaire, c'est à voir personne par personne.
3 = A partir de ce moment, il va aussi se préparer plus particulièrement à la Communion en faisant le jeûne (on peut l'introduire progressivement), il va faire les prières du matin et du soir lui-même et le prêtre va le nommer non plus comme " enfant de Dieu ", mais comme " serviteur de Dieu " ou " servante de Dieu ".
4 = Françoise Dolto - Gérard Sévérin, entretiens 2, Gallimard 1996, p. 370.
Ce serait nécessaire d'écrire des pages sur ce sujet. En gros : ce sont nous, les parents qui éduquons nos enfants, avec tous nos défauts et déformations. Pour devenir homme libre, l'enfant à besoin de notre éducation mais également de la possibilité de rejeter certaines choses. La seule chose importante c'est l'amour, que les parents tentent de transmettre, mais qu'ils transmettent toujours que partiellement et même parfois, sans le vouloir, transmettent déformé, alors que Dieu est Amour, amour parfait qui rend heureux et… libre.