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Mot de Père Lambert

décembre 2005

Chaque mois, Père Lambert écrit quelques mots pour aider les paroissiens de l'église orthodoxe de Nantes
à réfléchir et progresser sur leur chemin spirituel.

Nous commençons une nouvelle série : pendant quelques mois, je vous emmènerai tout au long de la Liturgie. Je parlerai de l'ensemble comme des différents éléments, du sens profond, du souffle de la Liturgie. Je toucherai aux divergences dans nos traditions, mentionnerai des coutumes regrettables, indiquerai les attitudes souhaitables, tout en cherchant le " pourquoi " de ce que l'on fait et ce " à quoi " sert ce que l'on fait.

"Pour le voir"

Il y existent des bonnes raisons de rester au fond de l'église : donner la place aux autres, ne pas se mettre en avant, se savoir indigne d'approcher Dieu… C'est l'attitude du publicain qui "se tenant à distance" et "n'osant même pas lever les yeux au ciel" dit : "Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis" (note 1Evangile selon Saint Luc, chapitre 18, versets 9 et suivants.) . Mais il faut se poser la question que si moi je reste au fond, est-ce par humilité ? Ou est-ce parce que, au fond, cela ne m'intéresse pas trop. Puisque près des portes je peux facilement entrer et sortir et… papoter ?
De toute façon, ce n'est pas là où l'on devrait se mettre. Sauf pour ceux qui en effet par leurs actes ou pensées se sont trop éloignés de Dieu et pas encore réconciliés avec Lui par la confession. Trop éloigné de Dieu pour pouvoir s'approcher du Calice. Si loin de Dieu que le lien avec l'Eglise est rompu. Pour eux, en effet, le lieu est le narthex (note 2Le "narthex" est la partie qui précède la "nef". A la Beaujoire nous n'avons pas de narthex.), en dehors de l'église proprement dite. Mais ceci est exception.
Si nous sommes en Eglise, si nous sommes avec les autres Eglise, (ek klisia) ce qui veut dire " ceux appelés en dehors de " ce monde, si nous sommes héritiers du synagogue, (sun agogè) ce qui veut dire " con-voqués " autour de la Bonne Nouvelle, si nous sommes cela, notre place est avec tous les autres entassés autour de l'ambon où est lu l'Evangile (note 3Anciennement toutes les lectures étaient lus à partir du "béma" un petit lieu rehaussé au milieu de l'église (ce que l'on voit encore dans une Liturgie avec évêque). Aujourd'hui l'ancien testament et les apôtres sont lus du milieu de l'église, l'Evangile de l'ambon devant l'Autel (sauf pour la Liturgie avec évêque où le diacre lit l'Evangile également du milieu de l'église).) . Notre place est dans la communauté qui écoute l'Evangile.
Si nous sommes Eglise, c'est-à-dire le Corps du Christ qui se réalise dans la Communion de tous au Saint Corps, notre place est parmi la foule qui s'empresse autour du Calice, sachant que c'est là la Source de Vie.
Quand nous entrons alors dans une chapelle, rien de plus naturel que de se mettre avec les autres au milieu, devant l'ambon. Là où l'on entend la Bonne Nouvelle annoncée et expliquée (note 4Et si l'on se met là on n'a plus à se plaindre que l'on n'entende pas bien…). Là où l'on reçoit le Christ, devenant avec les autres Son Corps.
Ce n'est alors pas signe d'orgueil de se mettre devant. Au contraire, c'est de se savoir existentiellement dépendant de Dieu. C'est de chercher le Christ dans Sa Parole et dans Sa Nourriture. C'est de se savoir comme Zachée (pécheur, collaborateur, lâche et avare) qui grimpe dans un arbre pour voir Jésus malgré "la foule" pour le recevoir chez-lui et l'entendre dire "aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison" (note 5Evangile selon Saint Luc 19, 9.). C'est d'être comme la femme hémorroïse (et donc selon la tradition juive impure) qui s'approche du Christ dans "les foules qui le serrent et le pressent" et le touche malgré les interdits et les tabous, pour être guérie "à l'instant même" (note 6Evangile selon Saint Luc 8, 44.). C'est se confier comme la femme pécheresse qui s'approche de Jésus malgré la présence des hauts dignitaires religieux et qui le lave les pieds… qui entent Jésus dire " ta foi t'a sauvé" (note 7Evangile selon Saint Luc 7, 50.).
Notre place est devant, autour du prêtre qui va "au-devant" pour nous emmener vers le Christ, vers Celui Qui nous sauve.

Votre prêtre Lambert

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Notes :
1- Evangile selon Saint Luc, chapitre 18, versets 9 et suivants.
2- Le "narthex" est la partie qui précède la "nef". A la Beaujoire nous n'avons pas de narthex.
3- Anciennement toutes les lectures étaient lus à partir du "béma" un petit lieu rehaussé au milieu de l'église (ce que l'on voit encore dans une Liturgie avec évêque). Aujourd'hui l'ancien testament et les apôtres sont lus du milieu de l'église, l'Evangile de l'ambon devant l'Autel (sauf pour la Liturgie avec évêque où le diacre lit l'Evangile également du milieu de l'église).
4- Et si l'on se met là on n'a plus à se plaindre que l'on n'entende pas bien…
5- Evangile selon Saint Luc 19, 9.
6- Evangile selon Saint Luc 8, 44.
7- Evangile selon Saint Luc 7, 50.

Мы начинаем новую серию: в течение нескольких месяцев я проведу вас по всей Литургии. Я буду говорить как об общем, так и об отдельных местах, о глубоком смысле, о силе Литургии. Я коснусь отличий в наших традициях, отмечу плохие привычки, укажу желательное поведение, все время находясь в поисках «почему» того, что мы делаем, и «зачем» того, что мы сделали.
Это будет сложным делом. Наверняка найдутся те, кто скажут: какой он строгий и требовательный. Другие, для которых мои слова покажутся скорее допускающими вседозволенность. Что ж, это будет приглашение к диалогу, чтобы вместе найти дорогу, которая ведет к Богу.

«Чтобы увидеть Его»

Существуют уважительные причины, чтобы оставаться у входа церкви: предоставить место другим, не выставлять себя напоказ, знать, что недостоин приблизиться к Богу… Это поведение мытаря, который «держась в отдалении» и «не осмеливаясь даже обратить свой взгляд к небу» говорит: «Боже мой, помилуй меня грешного». Но нужно задаться вопросом, если я остаюсь у входа, то делаю это от смирения? Или это потому, что в глубине души я не слишком заинтересован. Потому что будучи возле дверей я могу спокойно выходить и входить и… разговаривать? В любом случае, это не место, где мы должны находиться. Кроме тех, кто по своим поступкам или мыслям слишком удален от Бога и еще не нашел примирения с Ним исповедью. Слишком далек, чтобы приблизиться к Чаше. Слишком далек от Бога, так что связь с Церковью прервалась. Для них, действительно, местом является притвор, вне церкви строго говоря. Но это - исключение.
Если мы в Церкви, если мы вместе с другими – Церковь, ????????? (ek klisia) что означает «позванные за пределы» этого мира, если мы наследники синагоги, ????????? (sun agog?) что означает «при-званные» вокруг Доброй Вести, если мы ими являемся, то наше место – вместе с другими собравшимися у амвона, где читается Евангелие. Наше место в сообществе, которое слушает Евангелие.
Если мы – Церковь, то есть Тело Христово, которое происходит в Причастии всех к Святому Телу, наше место в толпе, которая теснится у Чаши, зная что это – Источник Жизни. Когда мы заходим в нашу часовню, нет ничего более естественного, чем встать вместе со всеми в центре, перед амвоном. Там, где мы услышим Добрую Весть, объявленную и объясненную. Там , где мы получаем Христа, становясь с другими Его Телом.
Быть впереди – это не признак гордости. Наоборот, это экзистенциальная зависимость от Бога. Это поиск Христа в Его Слове и в Его Пище. Это осознание себя Закхеем (грешником, трусом и скупцом), который залезает на дерево, чтобы увидеть Иисуса несмотря на «толпу», чтобы принять Его у себя дома и услышать «Ныне пришло спасение дому сему». Это быть как женщина страдавшая кровотечением (и значит, согласно иудейской традиции – нечистая), которая приближается к Христу «окруженная и теснимая толпой» и трогает его вопреки запретам и табу, чтобы исцелиться «тотчас» Это довериться, как грешная женщина, которая приблизилась к Христу несмотря на присутствие высокопоставленных священников, омывашая Ему ноги… услышавшая сказанное Иисусом «вера твоя спасла тебя».
Наше место впереди, вокруг священника, который идет «вперед» чтобы привести нас к Христу, к Спасителю.

Ваш отец Ламберт

 

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