Mot de Père Lambert

Lettre à nos jeunes - 2

Ces jours-ci, j’ai été très touché par un article paru récemment dans “The independant” (journal britannique) : «Quand les kamikazes font rire» (note 1 Voir Courrier International no. 140, p. 45) . L’article parle d’un filme satirique «Four Lions». Le réalisateur, en faisant des recherches très sérieuses pour ce film comique, a découvert «une réalité contredisant les stéréotypes … une cellule terroriste n’est rien d’autre qu’une bande de potes ; un petit groupe de types enflammés préparant une guerre interplanétaire depuis leur canapé».
jeune de notre communauté, je voulais partager quelques réflexions avec toi, parce que ce que j’ai alors découvert me paraît vraiment important.
je sais qu’à ton âge, l’amitié représente ce qui est le plus important dans la vie.on fait tout pour gagner l’amitié de quelqu’un, tout pour avoir une place dans un groupe, tout pour appartenir à une bande de potes, de copines… et ceci n’est pas négatif, loin de là. Tu as toute ton amitié, ton amour à donner. Tu as beaucoup à (ap)prendre des autres.
Cette amitié peut donner un vrai sens à la vie, nous faire découvrir la beauté qui est dans les autres, peut nous faire découvrir l’amour et le don de soi, comme elle peut nous entraîner dans ce qui est le plus moche. C’est cela que je vois souvent quand je vais à l’église tôt le matin le dimanche : dans le tram des groupes de jeunes, rentrant d’une nuit en boîte, qui hurlent, qui insultent, qui vomissent, bouteille de vodka encore à la main. et c’est ce que j’ai lu dans The independant : se jeter dans cet enfer des « cinglés » qui se font exploser aveuglement.
Attention, j’écris tout ceci pas du tout pour montrer les jeunes du doigt, pour dire que « les jeunes d’aujourd’hui… ». Non, mais je pense que ces choses devraient nous faire réfléchir. Faire réfléchir sur ce que cela peut faire avec nous, quand nous sommes trop en quête d’amour, trop dépendant de l’opinion de nos amis, quand nous avons trop peur de ne pas être accepté…
je veux te témoigner de quelque chose d’éminemment important et qui me semble une clé, même si je risque de te faire sourire :
Tu es un enfant de Dieu, qui t’aime d’une manière qui va bien au delà de l’amour toujours bancale de tes parents ; confie toi à Lui, il est là pour toi.
Dieu est un « pote », une « copine » bien plus fiable que ton meilleur(e) ami(e) ; pleure avec Lui, « déconne » avec Lui, permets-toi un fou rire dans sa présence, bats-toi avec Lui, déverse ta colère, ton désespoir, ton dégoût, tes angoisses, tes tracasseries… il peut tout entendre.
j’aimerais tant que tu puisses avoir confiance en Lui, vivre de Lui … alors tu n’aurais pas besoin de l’amour de l’autre, tu serais, au contraire, libre d’aimer. Tu serais indépendant et ouvert et plein de confiance … Pour oser le faire, sache surtout que Dieu t’aime, tel que tu es. TEL QUE TU ES !

Votre père dans le Christ, Lambert

notes :
1- Voir Courrier International no. 140, p. 45