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Mot de Père Lambert

Chaque mois, Père Lambert écrit quelques mots pour aider les paroissiens de l'église orthodoxe de Nantes
à réfléchir et progresser sur leur chemin spirituel.


En paix prions le Seigneur

Notre Liturgie, comme d’ailleurs tous nos Offices, commence avec l’écténie de paix :
En paix prions le Seigneur.
Pour la paix qui vient d’en haut et le salut de nos âmes prions le Seigneur.
Pour la paix du monde entier (…) prions le Seigneur
Et chaque petite écténie reprend :
Encore et encore en paix prions le Seigneur

La paix semble le fil rouge de nos Offices. Ce que l’on voit encore dans cette bénédiction : « Paix à tous ».
Il faut savoir qu’anciennement la Liturgie commençait ainsi : Le célébrant en prière tourné vers l’Est, se tourne vers le peuple et bénit : « Paix à tous ». Et tout de suite commencent les lectures.
Ce n’est qu’au 4e siècle que toute une Office « des Antifones » se développe : les antifones (chant des psaumes avec refrain) y accompagnent le rassemblement du peuple autour de l’évêque, accompagnent la préparation à la Liturgie.
Aujourd’hui ils en font partie intégrale et la Liturgie commence avec « Béni est le règne, du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Mais nous avons toujours gardé cette bénédiction « Paix à tous » avant les lectures.
Cette coutume est prend racine dans les tous premiers rassemblements des disciples : le premier jour après le sabbat où Jésus gisait dans le tombeau, ce premier jour de la semaine où Marie de Magdala découvre que le Christ est ressuscité des morts, le Ressuscité vient au milieu des disciples rassemblés et dit « Paix à tous ». Et de même sept jours plus tard, le huitième jour de la résurrection (lisez l’Evagile de Jean, chapitre 20).
Nous retrouvons cette même notion de paix juste avant la Prière Eucharistique quand le prêtre dit « Soyons attentifs afin d'offrir en paix la sainte offrande ! » et le chœur répond « L’offrande de paix, le sacrifice de louange ».
La paix qui nous est ainsi annoncé et que nous célébrons, est la paix « qui vient d’en haut ».
Ce n’est pas la paix résultat des négociations entre deux parties en guère, pas la paix imposé par un pouvoir fort ou par les lois d’un quelconque ordre internationale, pas la paix « made by man », le résultat de l’effort des hommes, mais une paix qui vient « d’en haut » qui nous est donnée.
Cette paix n’est pas une paix dans le sens « d’absence de violence » ou de « tranquillité », « absence de difficulté », mais une paix qui vient du ciel, qui nous communique la vie d’en haut.

Si le Christ nous donne sa paix, Il Se donne. C’est Lui, notre Paix (note 1 Comme on peut lire dans la lettre aux Ephésiens : « C’est Lui, en effet, qui est notre paix » (Eph. 2, 14).).

Dans la Liturgie, le Christ vient présent parmi nous comme Il L’était le premier jour, jour de la Résurrection. Il est parmi nous, dans la Bonne Nouvelle (l’Evangile), dans son Corps et son Sang (la Communion), dans la Paix qui nous est annoncée.

Et c’est ainsi que la Liturgie finit également avec la paix en nous invitant de « sortir en paix ». Nous sortons « en paix », « dans le Christ ». Emplie de Lui, débordant de Lui. Devenu comme Lui, devenu paix, annonçant dans notre être au monde entier la paix pour le monde entier. Cette paix qui ne vient pas de nous, mais « d’en haut ». Cette paix qui est la vie en Dieu.

Archiprêtre Lambert

notes :
1- Comme on peut lire dans la lettre aux Ephésiens : « C’est Lui, en effet, qui est notre paix » (Eph. 2, 14).

 

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