L’Eglise Orthodoxe dans le monde

L’église orthodoxe constitue, avec le catholicisme romain et les communautés issues de la Réforme, l’une des trois expressions majeures du christianisme historique. Dans la fidélité à la foi apostolique, l’Orthodoxie confesse une unité doctrinale et sacramentelle qui se manifeste dans la nature conciliaire de son organisation ecclésiale.

carte de l'europe orthodoxe

Le principe canonique fondamental de l’organisation de l’Eglise orthodoxe est celui de l’Eglise locale ou territoriale : un seul évêque en un même lieu, formant avec les prêtres qu’il nomme dans les paroisses, un diocèse.

Les diocèses vivent leur unité autour de centres d’accord ou centres de communion dont les évêques reçoivent certaines prérogatives de « sollicitude » pour faire circuler la vie entre les Eglises locales et éviter qu’elles ne s’isolent. Il s’agit d’abord des métropoles, puis des Eglises autocéphales (c’est-à-dire élisant leur propre primat) ou autonomes (l’élection du primat est confirmée par une Eglise autocéphale). Les Eglises autocéphales peuvent coïncider soit avec des communautés de civilisation, qui furent ou redeviennent missionnaires (ainsi Alexandrie pour l’Afrique, Antioche pour le monde sémitique) soit avec des communautés nationales. A l’échelle universelle enfin, depuis le schisme du 11° siècle, c’est l’Eglise de Constantinople, ou Patriarcat Œcuménique, dont le siège est à Istanbul, qui dispose d’une primauté d’honneur et d’un certain rôle d’initiative et de présidence dans l’ensemble de l’Eglise orthodoxe.

Si cette organisation canonique en évêchés territoriaux et autocéphalies est celle des quatre patriarcats anciens qui, avant la séparation Orient-Occident, formaient avec Rome la Pentarchie, ainsi que celle des Eglises de constitution plus récente en Europe de l’Est, généralement situées sans des terres traditionnellement orthodoxes, il n’en va pas de même partout ailleurs. En Europe occidentale par exemple, ainsi qu’en Amérique et en Australie, l’application du principe territorial ne se trouve qu’à peine ébauché.

La question de la mise en place d’une organisation canonique de la diaspora, c’est-à-dire précisément des communautés se trouvant hors des frontières des Eglises autocéphales ou autonomes traditionnelles, figure à l’ordre du jour du concile pan orthodoxe. Sa préparation se poursuit actuellement. Une commission inter-orthodoxe préparatoire, qui s’est réunie une première fois en 1990, puis une deuxième fois en 1993, a permis un accord unanime de toutes les Eglises sur la nécessité d’organiser les nouvelles Eglises locales selon le principe territorial traditionnel, en définissant dès à présent les zones géographiques où des assemblées épiscopales seront créées, regroupant tous les diocèses d’un territoire donné. Ces assemblées, qui doivent être instituées par la prochaine conférence pan-orthodoxe préconciliaire prendront la relève des organes de concertation inter-juridictionnels qui existent déjà dans plusieurs pays : en France, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux États-Unis et en Australie. Les modalités de mise en place d’une organisation canonique définitive relèveront quant à elles du concile.

L’Eglise orthodoxe comprend aujourd'hui les quatre patriarcats anciens (Constantinople, Alexandrie, Antioche -siège à Damas- et Jérusalem), le patriarcat de Moscou (1589) ; les patriarcats de formation récente (Serbie 1920), Roumanie (1925) et Bulgarie (1953) ; l’antique Eglise de Géorgie, dont les origines remontent au IV° siècle, ainsi que les Eglises autocéphales ou autonomes suivantes dont le primat porte soit le titre d’archevêque (Chypre, Grèce, Finlande et Albanie), soit de métropolite (Pologne, République Tchèque et Slovaquie, Eglises du Japon et d’Amérique du Nord).

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