1- Naissance de la paroisse…

Une histoire à épisodes

En 1927, arriva à Nantes un hiéromoine, le Père Pierre (Verdène) qui dépendait de "l'église" mariavite de Pologne. Il organisa à Nantes une chapelle dans son appartement et commença à y célébrer des offices en adoptant le rite byzantin. Bientôt, la petite communauté se plaça sous la juridiction de son Éminence le métropolite Euloge (exarchat russe du patriarcat œcuménique de Constantinople).

église orthodoxe nantes, le clergé en 1930
Père Louis, diacre (à G.), Hiéromoine Pierre (milieu), Père Eugène, diacre (à D.) in : "La vérité et la vie", Sept. 1930

Le 22 juin 1930, le diacre Eugène Coulon fut ordonné prêtre par Mgr Euloge à la cathédrale saint Alexandre Nievskii (rue Daru, Paris).

orthodoxe de nantes, ordination sacerdotale du Père Eugène par le Métropolite Euloge
De gauche à droite : Hiéromoine Pierre (Verdène), Hiéromoine Lev (Gillet), Mgr Serge (de Prague), Mgr Euloge (Paris), Père Eugène Coulon.

« Il y avait dans cette région de nombreux ouvriers russes. Des liens d'amitié se créèrent entre un ouvrier russe et un ouvrier français. Le Russe raconte à son ami sa foi et sa culture. Le français se convertit à l’orthodoxie, est bientôt ordonné diacre par Mgr Benjamin, puis prêtre le 22 juin 1930 par Mgr Euloge : ce fut le Père Eugène Coulon. »

Le Père Eugène Coulon, maréchal-ferrant de profession, créa une chapelle dans sa petite maison où se trouvait son atelier de forgeron. A la demande de Mgr Euloge, Eugraphe Kovalevsky prépara les premiers statuts de la paroisse et aida le père Eugène pour la mise en place du fonctionnement de celle-ci et plus particulièrement avec l’introduction des premiers textes liturgiques en français.
Les statuts de l'association cultuelle orthodoxe de la Loire Inférieure parurent au J.O. du 11 juin 1932.

paroisse orthodoxe de nantes en 1930
De gauche à droite : Père Louis, diacre, Hiéromoine Pierre (Verdène), Père Soukikh (de Bordeaux), Père Eugène Coulon - 119, rue de Galilée.

La communauté ecclésiale de Nantes était déjà forte d’une bonne centaine de personnes, composée de Russes (anciens soldats de l’armée blanche embauchés comme ouvriers dans des entreprises de la région) de Grecs, et de Français. A partir de ce moment-là, les liturgies furent célébrées en slavon et en français dans un local loué au 119 rue Galilée à Nantes, aménagé en chapelle. Le premier bulletin paroissial orthodoxe de langue française parut sous le nom de « La vérité et la vie». Le père Soukhikh (de Bordeaux) assista le Père Eugène au début de ses fonctions.

Pendant l’occupation allemande, la vie paroissiale fut interrompue. Toutefois, M. Basile Dzous veilla sur les locaux, les icônes et les ornements religieux de la petite chapelle de la rue Galilée.

Après la guerre, le père Eugène, devenu très âgé, cessa de célébrer. La paroisse, qui avait des moyens financiers très modestes, ne faisait désormais venir un prêtre de Paris qu’à l’occasion des grandes fêtes, trois ou quatre fois l’an.

des Kalmouks se joignent à la communauté
« Dans les années 1960, un office des défunts à la mémoire de Nicolas II et de la famille impériale était célébré tous les ans. A cette occasion, on voyait arriver de Couëron des Kalmouks qui avaient servi dans l'armée blanche. Pendant l’office, lorsque les chrétiens se signaient, les Kalmouks faisaient le Lai bouddhique. C’était, pour eux, à la fois un acte de fidélité et de foi. »

En 1959, Mgr Wladimir (Archevêché Russe) nomma un prêtre résidant à Nantes comme recteur de la paroisse : le Père André Bredeau. De plus, Mgr Meletios (Métropolie grecque) donna sa bénédiction pour qu’il desserve également la communauté grecque. C’est ainsi qu’au 119 rue de Galilée seront célébrés des offices en français, avec un peu de slavon ou de grec suivant les besoins de la communauté. Pendant une dizaine d’années, la paroisse eut donc des liturgies régulières, une catéchèse et des animations culturelles organisées par les différentes communautés d’émigration.

C’est alors que deux événements presque conjoints fragilisèrent la paroisse : premièrement, le local changea de propriétaire, et le loyer , passant du simple au quintuple, obligea la paroisse à quitter les lieux, deuxièmement, le père André Bredeau, arrivé à l'age de la retraite, partit à Bordeaux. La paroisse se retrouva brutalement sans chapelle et sans prêtre.

La suite : développement et itinérance

 

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